|
ATTENTION : Opération de maintenance le mardi 06/02/2024 de 07h à 09h (CET).
|
|
Appel à participationWorkshop DEIFI2020 Développement des enjeux interculturels en formation d’ingénieur 2 décembre 2020 En ligne Appel (format PDF) L’IDEFI DEFI Diversités est un projet inter-établissements1 qui vise à promouvoir la diversité des étudiants et l’égalité des chances, et dont l’un des objectifs est « d’adapter les pratiques pédagogiques des enseignants aux publics diversifiés accueillis et aux attentes du monde socio-économique en vue2 ». Dans ce cadre, un groupe de travail Interculturalité a été constitué en 2018 afin d’associer des personnels et enseignants des différentes écoles à des chercheurs en sciences humaines et sociales pour analyser et conceptualiser les enjeux propres à l’interculturalité, et pour proposer de nouvelles expérimentations pédagogiques ou institutionnelles. L’objectif de ce workshop est de poursuivre cette dynamique collaborative à travers une approche comparative, compréhensive et critique des enjeux pédagogiques et professionnels de l’interculturalité pour les ingénieurs. Il s’inscrit dans une réflexion théorique et pédagogique qui cherche à se départir de plusieurs biais méthodologiques encore prédominants dans les travaux interdisciplinaires portant sur l’interculturalité (Dervin, 2017). Cette posture nécessite notamment de se détacher d’une approche non critique de la culture qui entraîne « une vision réifiée et objectiviste des individus » (Dervin, 2012). Elle induit également un détachement vis-à-vis des modèles de références nationales et sociétales encore prédominantes dans le monde professionnel, afin de privilégier un « modèle de références plurielles » à la fois constructivistes et interactionnistes (Pierre, 2017). Le programme du workshop a été pensé comme un moment privilégié pour approfondir ces questionnements à la fois théoriques, pédagogiques et professionnels. Nous souhaitons ainsi focaliser notre attention sur plusieurs enjeux :
L’émergence des formations à la communication interculturelle s’inscrit dans un contexte sociopolitique et économique incitatif : les recommandations politiques et éducatives internationales invitent à produire des « intellectuels interculturels » (Livre blanc du Conseil de l’Europe, 2008) ou encore à former à la « citoyenneté interculturelle » (UNESCO, 2013). Dans le même temps, le développement des « compétences interculturelles » constitue un nouveau prérequis du portefeuille de compétences des futurs professionnels pour leur insertion sur un marché du travail mondialisé (Bédouret 2018). Quel que soit le type de public concerné par les formations à l’interculturel, l’objectif est de former des individus capables « d’agir et de communiquer de manière efficace et appropriée dans des situations interculturelles pour atteindre leurs objectifs » (Berardo & Deardorff, 2012). Les recommandations de la Commission des titres d’ingénieurs (CTI) s’inscrivent pleinement dans cette dynamique puisque le développement de ces compétences interculturelles et transversales est considéré comme crucial dans la formation des ingénieurs de demain, à la fois dans le cadre de la mobilité internationale des étudiants, des enseignants et des programmes, mais aussi d’une internationalisation à domicile. Cependant, les chercheurs du champ de l’internationalisation de l’enseignement supérieur soulignent que les échanges entre les étudiants locaux et internationaux sur les campus sont limités et que l’immersion dans un contexte multiculturel n’est pas garante du développement des compétences interculturelles (De Wit, Hunter et al., 2015). En ce sens, un des objectifs de ce workshop est de réfléchir à la manière dont un apprentissage interculturel peut être encouragé dans le cadre d’une formation d’ingénieur pour répondre à ces attentes. Cette thématique sera plus particulièrement abordée dans l’atelier 4.
L’interculturalité est également liée à des enjeux pédagogiques autour de l’hétérogénéité des profils des étudiants. Cela s’inscrit dans une définition élargie de l’interculturalité où les relations dites interculturelles ne se résument pas à des interactions entre individus de nationalités différentes. Il s’agit ici d’insister sur la « reconnaissance du caractère pluriel de notre identité » (Sen, 2015), autrement dit, sur les « diverses diversités de chacun » (Dervin, 2017). En effet, d’autres éléments que ceux renvoyant à la nationalité participent tout autant, et de façon déterminante, dans la construction de notre identité, tels que « notre classe sociale, notre appartenance ethnique, notre sexe, notre profession, nos opinions politiques » (Sen, 2015), ou encore « les visions du monde (worldviews) [et] les spécificités individuelles de chacun (émotions, sensibilités, etc.) » (Dervin, 2017). Adopter une démarche interculturelle est donc à la fois un enjeu pédagogique et un objectif d’apprentissage où il s’agit, pour les enseignants comme pour les étudiants, de tenir compte de cette diversité tout en cherchant à dépasser la seule question des différences ou des problèmes communicationnels. Il s’agira ici de réfléchir à la sensibilisation et à la formation des enseignants et personnels administratifs et techniques à ces enjeux interculturels afin qu’ils puissent développer une démarche interculturelle dans leurs activités professionnelles, et proposer aux étudiants des enseignements favorisant le développement de compétences interculturelles. Ces enjeux seront particulièrement discutés dans l'atelier 5, mais pourront aussi être abordés dans les ateliers 1, 2 et 4.
Prendre en compte l’interculturalité au niveau de l’enseignement invite enfin à (re)penser les pratiques pédagogiques, certains objectifs ainsi que des contenus de cours, à travers les modèles abordés, les exemples, les références utilisées, ou encore les activités proposées (comme faire coopérer les étudiants ou proposer des études de cas contextualisés par exemple) – toujours dans une visée d’amélioration de l’expérience d’enseignement-apprentissage. Bien qu’elle trouve traditionnellement sa place dans les Arts, Lettres, Langues et dans les Sciences humaines et sociales, l’interculturalité n’est donc pas uniquement une question de contenu disciplinaire. Elle est à prendre en considération dans tous les contextes d’enseignement et dans toutes les disciplines. Un des enjeux de formation est d’assurer la transférabilité des apprentissages en décloisonnant les enseignements en sciences humaines et sociales pour permettre aux étudiants de repérer et comprendre les articulations possibles entre ces cours en SHS et ceux en sciences de l’ingénieur. Un des objectifs seraient d’ouvrir les enjeux interculturels en les intégrant aux réponses techniques proposées à des besoins spécifiques et contextualisés. Il s’agira ici de tenir compte de l’existence d’une multiplicité d’approches et de regards sur un même sujet ou objet, avec par exemple le développement de projets pédagogiques pluri- et interdisciplinaires qui renvoient à la réalité professionnelle des ingénieurs. Les ateliers 1 & 2 et 3 traiteront notamment de ces enjeux. ______ 1 Ce projet réunit plusieurs écoles d'ingénieurs de la région Occitanie (INSA Toulouse, Toulouse INP, ISAE-SUPAERO et IMT Mines Albi). 2 https://anr.fr/ProjetIA-11-IDFI-0012
Thématiques des ateliers Atelier 1 : Penser l'innovation autrement (1) - l'importance de la contextualisation La présentation détaillée de chaque atelier est disponible sur cette page : https://deifi2020.sciencesconf.org/resource/page/id/2 Objectifs du workshop L’intérêt de ce workshop est de proposer, pendant deux jours, un travail collectif sous forme de recherche-action sur ces différents enjeux interculturels. Nous invitons une cinquantaine de participants à contribuer à cette réflexion à travers cinq ateliers thématiques. Chaque atelier sera limité à dix participants venant d’horizons divers : enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs en sciences de l’ingénieur et en sciences humaines et sociales, en arts, lettres & langues personnels BIATSS (incluant, mais de façon non exclusive, les services de relations internationales, les directions des études et les conseillers pédagogiques), et enfin les étudiants ingénieurs et associations étudiantes. Modalités de pré-inscription Nous invitons les personnes intéressées à nous faire parvenir une intention de participation sous la forme d’un résumé de quelques lignes. Les modalités de pré-inscription et de dépôt sont présentées ici. Bibliographie sélective Abdallah-Pretceille, Martine (2003). Former et éduquer en contexte hétérogène : Pour un humanisme du divers. Paris: Economica. Berardo, Kate, & Deardorff, Darla. K. (2012). Building cultural competence, Innovative Activities and Models. Sterling, Virginie, États-Unis: Stylus. Bédouret, Lydia (2018). Développer les compétences interculturelles des ingénieurs de demain : une évaluation de dispositifs de formation à l’interculturel dans les écoles d’ingénieurs toulousaines. Mémoire de Master 2 Conseil en Ingénierie pour l’Enseignement Supérieur. Toulouse : Université Toulouse 2 Jean Jaurès. Conseil de l'Europe (2008). Livre blanc sur le dialogue interculturel. Strasbourg : Conseil de l'Europe. Dervin Fred (2012). Impostures interculturelles. Paris : L’Harmattan. Dervin Fred (2017). Compétences interculturelles, Paris : Éditions des archives contemporaines. De Wit, Hans, Hunter, Fiona, Howard, Laura, & Egron-Polak, Eva (2015). L'internationalisation de l'Enseignement Supérieur. Parlement Européen, Culture et Éducation. Union Européenne. Faust, Catherine (2015). Représentation et gestion des compétences interculturelles. Le cas de Renault. Thèse de doctorat en Sciences de gestion. Paris : Université Paris-Est. Jullien, François (2016). Il n’y a pas d’identité culturelle. Paris : L’Herne. Leeds-Hurwitz, Wendy (2013). Compétences interculturelles. Cadre conceptuel et opérationnel. Paris : UNESCO. Pierre, Philippe (2017). « Trois courants de recherche en management interculturel dans les champs francophones ». In Dupriez Pierre, Vanderlinden Blandine, Au coeur de la dimension culturelle du management, Paris : L'Harmattan. Sen, Amartya (2015). Identité et violence. L’illusion du destin, Paris : Odile Jacob. |
Personnes connectées : 8 | Vie privée |